Kumano Kodo fin

Suite des photos de Hongu à  Takijiri-Oji, arrivée du pèlerinage Kumano Kodo. Exceptionnel, mais j'avoue assez éprouvant physiquement, notamment cette étape la veille, de Kumano Hongu Taisha à Chikatsuyu-Oji (8 heures et 26km de marche plus de 1200 m de dénivelé positif). J'ai traversé une région superbe, la peninsule  Kii, inspiré par ce chemin pèlerinage qui à plus de 1000 ans d'histoire, pratiqué par toutes sortes de personnes dont des empereurs. La marche en tant que telle fait partie d'un processus de respect de rites religieux rigoureux, de culte et de purification du Bouddhisme. On a pas besoin d'être croyant pour réaliser une telle aventure, il est préférable de le faire en groupe, notamment pour des raisons de sécurité. J'ai rencontré, il a quelques années, des pèlerins marchant sur Le chemin de Saint Jacques de Compostelle non croyant, mais vivant intensément leur périple intérieur… 

Un petit oubli de publication, suite et fin du pèlerinage Kumano Kodo

 

Kumano Kodo suite

 

J'ai oublié de vous dire que les pèlerinages de Kumano Kodo, et de Saint-Jacques de Compostelle sont les 2 seuls chemins de pèlerinage au monde enregistrés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Les villes de Tanabe (mon étape ultime du Kumado Kodo) et de Saint- Jacques de Compostelle travaillent ensemble pour promouvoir et préserver les cultures spirituelles uniques en Asie et en Europe: les pèlerinages du soleil levant et couchant. (j'ai réalisé la plupart des étapes françaises du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle en courant, jusqu'à Ronceveau. Il existe bien d'autres grands pèlerinages notamment en Inde, mais pas reconnu par l'UNESCO. J'aurai l'opportunité de vous raconter d'autres expériences dans montagnes-sacrees.com
 
Kumano est un site sacré isolé propice à la guérison et au salut. Il reflète les origines spirituelles du Japon et a été une destination de pèlerinage pendant des siècles. Kumano a une culture riche, un héritage naturel exceptionnel, sa population est spontanément amicale, ses sources d'eau chaude sont apaisantes, sa cuisine délicieuse, et son hébergement authentique, exactement la destination qu'il me faut étant à la recherche d'une aventure à la fois dynamique et spirituelle, en dehors des sentiers battus, à la recherche de je ne sais quoi!!!
 
Ma surprise est de ne rencontrer personne, à l'exception de la première étape, proche de Ominesan Temple j'ai rencontré des pèlerins, sur le reste du parcours, jusqu'à Hongu, personne. Le 29 juillet d'Omata je me rends à Miura-guchi. Je vais découvrir qu'il s'agit d'une étape clef dans ma recherche spirituelle personnelle. En effet, après cette phase de confiance sur l'itinéraire pris, que ma respiration est parfaitement réglée (confère les exercices de méditation), j'ai compris le sens de ma quête, plus exactement j'ai enfin découvert la question qui me tourmente dans mon subconscient depuis tant d'années, de décennies. J'avais eu des signes lors de mon ascension du Cho-Oyu (8201m) au Tibet en 1997, en grimpant vers le sommet (sans l'atteindre, si près du but) me trouvant à 8100m environ sans apport complémentaire d'oxygène … Me voilà donc à marcher tout simplement dans un environnement plutôt accueillant, ne représentant pas de danger particulier. Bien entendu, il faut savoir marcher, et je retrouve cette sensation du marcheur qui reçoit toutes les informations et les traitent, de ses pieds, de ces yeux et autres sens, pour adapter la bonne posture et ainsi évoluer vite et sans se blesser (malheureusement  beaucoup de gens ont perdu ce sens de la marche en nature, cela s'apprend, se redécouvre …), et être en symbiose avec la nature environante. 
 
Avant de continuer mon propos je voudrai vous raconter une pensée Bouddhiste découverte lors de la visite du musée Bouddhiste de Nara, où une exposition montre et explique la représentation Bouddhiste en fonction de l'expression du visage et de la position des mains de Bouddha: le Mont Sumeru (Japan Shumissen) se dresse au centre du monde, et au dessus de lui sont les royaumes célestes des dieux secondaires ou mineurs. Le monde est si petit qu'il tient dans une pétale de lotus, au regard de l'immensité du cosmos. Les cieux, l'enfer, notre monde, et tous les êtres vivants, suivent le cycle de la renaissance à l'intérieur du cosmos. 
 
Donc, ce 29 juillet, je suis porté dans un état d'esprit particulièrement positif, où mon esprit s'est mis à vibrer, à lancer des ondes, à rencontrer l'esprit d'un être très cher… Un être très cher qui a souffert le martyr lors de sa disparition. on ne peut qu'à peine imaginer oh combien a du être sa souffrance. je ne peux en dire plus. Allez sur Google et recherchez <Antoine Lancrenon> vous comprendrez. Mon aventure solitaire méritait d'être vécue n'est ce pas!  Je suis sur que d'autres peuvent trouver, à leur manière, les questions et les réponses qui se posent à eux… trouver la question est peut être l'etape la plus difficile. Mais comprendre son subconscient, son esprit, n'est pas évident. il faut savoir sortir de son contexte pour travailler cette question particulièrement importante pour son équilibre personnel. C'est ce que j'ai fait. J'ai une grande pratique de l'aventure sportive en nature, mais c'est la deuxième fois que j'arrive à ce niveau d'épanouissement, mais je sais qu'il me reste un long chemin à parcourir, mais la voie est tracée. 
 
J'atteins le B&B dans le village grâce à une jeune japonaise qui me raconte sa vie, tout en me posant des questions sur la mienne, en marchant pendant bien 10 minutes. Excellent accueil, rencontre d'une Gallicienne charmante avec son guide, travaillant justement sur le pèlerinage Kumano Kodo. Je donne ma carte <l'homme qui marche> qui bénéficie toujours d'un accueil très positif. Très bon dîner, assez tôt, vers 16:30, un bon bain à la Japonaise, et me voilà couché à la japonaise dans une chambre traditionnelle. 
 
Chacune de ces étapes, la première de Yoshino à Dorogowa en passant par Ominesan Temple, (de Dorogowa j'atteins Koyasan en voiture profitant de l'offre que m'a faite Tani cet ingenieur forestier rencontré la veille), les 4 suivantes de Koyasan à Hongu représente chacune 7 heures de marche, pour environ 20 km et 1000m de dénivelé positif. Je pars le matin à 8:00, et arrive vers 15:00. Arrivé à Hongu, Il me reste 2 étapes pour ensuite atteindre Tanabé par le bus. Je bois énormément d'eau, ayant la possibilté de remplir mes deux bouteilles d'un demi litre régulièrement soit dans des sources, soit au pied de l'Oji. Cette eau est bénéfique, notamment une eau de cette qualité. Souvenez vous de ce chercheur japonais ayant photogaphié au microscope des molécules d'eau prises dans differentes situation de qualité … J'ai régulièrement l'opportunité de me purifier par l'eau dans la tradition Bouddhiste. Je mange très peu, un peu de riz, les restes de mon petit déjeuner et 2 biscuits, je me rattrape au dîner et au était déjeuner.
 
30 juillet de Miura-guchi en passant par le col Atenashi-toge (1114m), à Tosukawa (145m), beau village au confluent des rivières Totsukawa et Nishikawa. Étape réalisée sous la pluie mais pas trop violente, heureusement car le chemin est assez accidenté. La descente dans la foret de cèdre est enivrante de profondeur. À l'arrivee, Tosukawa, J'ai la chance d'être dans un lieu de Spa naturels (Onsen). J'en profite pour m'allonger dans la rivière dont l'eau brûlante se jette directement, puis dans l'eau chaude naturelle qui arrive directement dans un grand bain de mon hôtel. Super expérience, relaxante au possible, bénéficier ainsi des dons de la nature, c'est le bonheur décuplé.
 
Le 31 juillet, sur le chemin qui rejoint Hongu (haut lieu du pèlerinage Kumano Kodo) en montant vers le col de Hatenashi-toge je revis l'expérience de la vieille, mais d'une intensité plus forte, en ce sens que JE SUIS en harmonie, en cohérence entre mon esprit, mon corps, les êtres vivants, la nature, le cosmos et l'esprit de mon père.
 
Par ailleurs, Il faut voir les travaux titanesques entrepris par les japonais suite au passage il y'a 2 ans d'un typhon dévastateur. Des pans entiers de montagne se sont effondrés, ce qui explique, les changements d'itinéraire que je ne peux saisir dans un premier temps, mais la gentillesse des japonais, travailleurs en montagne, me remet su la bonne route… Les infrastructures avec toutes sortes de protection sont réalisés partout, pour une région reculée (nous sommes dans une péninsule montagneuse), les japonais investissent beaucoup dans les infrastructures routières et ferroviaires. De Hongu par le bus, je me rends dans une petite station de villégiature au bord d'une rivière un bonheur de relaxation, me baignant dans la rivière puis dans le Onsen… que la vie est belle, vive la vie. 
Les photos de l'arrivée à Hongu seront sur le prochain article.