Kõyasan un grand lieu spirituel

Après la visite du Temple 1 Ryozenji, qui me permet de fermer la boucle des 88 Temples de Shikoku, je retourne à Tokushima par train. À 1/2 heure à pied de la gare, je me retrouve dans ma Guest House. Super dîner à base de spécialités locales, Tokushima Ramen noodles, Gyosa, et me voilà le lendemain matin à 6:00 prendre le bus pour me diriger au ferry. Après 2 heures de navigation, je suis à Honshū, l’île principale du Japon oú se trouvent notamment Tokyo et Osaka. À Wakayama, je prends le train, et après plusieurs changements j’arrive à Kõyasan, le dernier tronçon se faisant par un <cable car> (funiculaire).

J’ouvre une parenthèse concernant la ponctualité, la propreté, la qualité de l’accueil des trains et bus au Japon. Les dirigeants de la SNCF devraient faire un stage au Japon, et les syndicats devraient s’y rendre pour qu’ils apprennent tous la réalité d’un bon service de transport public donnant pleinement satisfaction aux clients. Dans l’année c’est en secondes que sont mesurées les retards d’un Train à Grande Vitesse (Shinkansen) qui nous permet d’arriver vite à l’heure au Japon, alors qu’en France le TGV trop souvent nous amène vite en retard…. la coordination avec les bus et ferry est parfaite.

Je marche un bon 3 km plutôt pour être libre de m’arrêter et prendre des photos à Kõyasan. Arrivé vers 2:00 pm profitant de ma traversée à pied du village ponctué de nombreux temples, je décide de me rendre dans un des Temples pour dormir et manger. Super organisation et c’est à Sekisho-in que je me  rends pour me reposer, prendre et bain japonais et continuer mon chemin spirituel à travers l’allée entourée d’arbres plusieurs fois centenaires et de tombes et monuments bouddhistes. Ambiance extraordinaire dans ce lieu magique où nature et Temples monuments religieux Bouddhistes et tombes, se côtoient dans une harmonie qui ne peut que conduire notre esprit dans une spiritualité profonde.

Le lendemain  je conclue mon pélerinage en visitant les deux Temples qui sont à la première et dernière pages de mon livre de pélerin que je fais estampiller et calligraphier à chaque passage. Mon livre est ainsi complèté par ces calligraphies extraordinaires. Quels souvenirs qui ne pourront que m’aider à replonger dans la spiritualité générée par l’accomplissement de ce très beau pélerinage.

Je vais maintenant vous décrire le site de Kõyasan. On découvre dans sa partie Ouest, l’ensemble Danjõ Garan. Garan désigne un endroit calme où les moines bouddhistes peuvent se consacrer à leurs exercices spirituels. Kõbõ Daishi conçut la Grande Pagode (Daito) comme élément central du complexe monastique. Elle abrite une statue du Bouddha Mahăvairocana entourée de 4 autres Bouddhas et 16 bodhisattvas peints sur les pilliers. Puis on voit Kondõ (Pavillon d’or) qui abrite les principaux services bouddhistes, et une representation de Bhaisajyaguru (bouddha de la médecine). Origine des  constructions 819, mais maintes fois détruites par le feu. Le Fudõ-dõ est le plus ancien édifice de Kõyasan (1197). Le Pavillon des portraits ( Mie-Dõ) où aurait résidé Kôbõ Daishi. Je suis rentré à pieds par Daimon, la porte principale de Kõyasan. De part et d’autre de cette grande porte, des statues des divinités gardent l’entrée de Kõyasan. Kongõbu-ji est le Monastère principal du Bouddhisme Shingon. Il abrite le plus grand jardin de pierres du Japon (Banryu-tei). Le Musée Reihõ-kan abrite une grande collection d’oeuvres d’arts bouddhisme japonais. Le Daishi Kyôkai où se déroule le rituel bouddhiste (Jukai). La Route de pèlerinage Chôishi-michi que j’avais emprunté il y a trois ans dans le cadre du pélerinage Kumano Kodo. Nyonin-dô pour les femmes car ce ne fut qu’en 1872 que les monastères autorisent les femmes à y rentrer. La Pagode Tahô-tô fut construite en 1223 pour recevoir les dépouilles de Yorimoto et de leur fils. Le Pavillon de Karukaya qui relate l’histoire d’un moine bouddhiste qui ne savait pas qu’il avait un fils, conçu pendant sa vie laïque, qu’il côtoya pendant 40 ans. Puis on prend le Oku-no-in qui est une nécropole sacrée et un chemin de 2 km jusqu’au mausolée de Kôbõ, bordé de cèdres centenaires. (200 000 pierres tombales) puis le pavillon des lanternes, le mausolée de Kôbõ Daishi qui est le coeur spirituel de Kõyasan. C’est là que le moine demeurerait pour l’éternité dans un état de méditation pour permettre la délivrance de tous les êtres humains. Le mausolée est entouré de cèdres centenaires et d’un clair ruisseau de montagne.

Voilà une description rapide de Kõyasan, lieu éminament spirituel quelque soit votre religion. J’ai dormi dans un de ces temples, Sekisho-in, mangé des spécialités culinaires De Koyasan, notamment un Shôjin-ryõri (cuisine végétarienne des moines). Cette cuisine est originaire de Chine. Les differents mets ont été adaptés au cours des siècles par les moines japonais. En accord avec l’enseignement bouddhiste, ces mets sont végétaliens et basés sur 3 principes: celui des 5 goûts, celui des 5 modes de cuisson, et celui des 5 couleurs. Chaque repas comporte une soupe. On mange aussi du Kõya-rôti (tofu congelé puis séché) et du Goma-Dôchu (tofu de sésame). Une manifestation religieuse bouddhiste le lendemain matin clôturera ce super séjour dans ce monastère. Après la visite décrite ci-dessus, je repars par le funiculaire, puis par un train rapide à Nanba et Osaka.

J’ai un rendez vous important avec Saki et Momoko au centre d’Osaka. Saki a  vécu une année chez nous à Olivet et est venue tout spécialement de Tokyo pour me voir. Elle m’annonce son prochain voyage et fut ravie de mon invitation en France pour leur voyage de noce. À suivre…

Je remercie Mayu pour son appui si important me permettant de parcourir les 24 Temples, revenir au premier, puis marcher vers les deux temples de Kõyasan et ainsi réaliser l’intégralité du pèlerinage en fermant la boucle des 88 Temples de l’île de Shikoku. (J’avais parcouru 64 Temples il y a 3 ans.) Merci Mayu.